Le responsable du couting s'occupe également de créer des supports visuels pour travailler la tactique
PORTIMAO Un responsable du scouting présent au stage, cela peut surprendre. En général, Frans Masson ne côtoie pas beaucoup les joueurs puisque sa mission l'envoie justement dans les autres stades de D 1...
«Le club m'a fait un beau cadeau en me donnant la possibilité d'accompagner l'équipe, ici, à Portimao», commente d'emblée Frans Masson, qui vit son premier stage hivernal avec une équipe de l'élite. «D'habitude, je ne vois pas beaucoup les joueurs. Je passe plutôt incognito. Ici, je peux être acteur. Durant ce stage, je peux vivre avec eux au quotidien. On peut apprendre à mieux se connaître et à s'estimer.»
Dans ses bagages, il a pris sa caméra, ses DVD, son ordinateur portable. Un matériel indispensable à sa mission, plus large que celle de simple scout.
«Je regarde les matches du Standard, le plus souvent sur cassette. En fonction des observations du staff, je dois isoler des séquences pour présenter aux joueurs les choses qui ont bien tourné et celles qui ont moins bien été. J'en fais un DVD d'une durée de 12 à 18 minutes. Les équipes adverses sont visionnées au moins deux fois, à domicile et à l'extérieur. J'en fais un rapport minutieux. Je détaille les phases, je regarde les tactiques, les corners, les coups francs, etc. Chaque rapport me prend une journée complète. L'expérience de membres du staff leur permet de décanter le tout.»
Ce boulot fastidieux permet de mieux préparer chaque rencontre. C'est un atout en plus.
«Je pense que le Standard est le premier club à avoir investi jusque-là», commente Frans Masson qui, comme le reste du staff, est sous contrat jusqu'à la fin de la saison. «Le foot reste imprévisible mais certaines choses se répètent. Autant donner des atouts supplémentaires aux joueurs lors des briefings de présentation. C'est pour cela que c'est bien d'être en stage avec eux. Cela m'aide à mieux cibler le message que je mets dans les présentations informatiques. À trouver la bonne formulation, à m'adapter. Il ne faut pas intellectualiser le foot. Rien ne vaut un bon visuel pour montrer les choses qu'on vient d'expliquer.»
Lors du match amical contre Portimonense, Frans Masson était lui-même derrière la caméra pour filmer la rencontre.
«Il y a toujours des enseignements à tirer, quel que soit le match, le niveau, le résultat. Dominique D'Onofrio m'avait donné des thèmes à mettre en évidence. L'organisation, notamment. C'était plus facile de monter les séquences car j'ai moi-même filmé. Le DVD dure environ 12 minutes. Cela pourra servir plus tard, si nécessaire. Avec moi, j'ai le DVD du match aller contre Zulte-Waregem, pour préparer le deuxième tour. Il ne faut plus dire les mêmes choses que lors de notre première confrontation. Et puis la donne à évoluer.»
Visionner, analyser, rédiger, monter, présenter.
«C'est un job full-time, au service de Dominique», assure celui qui a passé 10 ans à l'Union belge avant d'être employé par le Standard. «Il faut être passionné. Tant par le football que par l'informatique. Moi, le virus informatique, je l'ai attrapé lorsque j'étais entraîneur des Francs Borains. Le président m'avait mis un DOS dans les mains. Le virus ne m'a jamais quitté...»
ENVOYÉ SPÉCIAL AU PORTUGAL DAVID DE MYTTENAERE
© Les Sports 2006