Indispensable avant Anderlecht, Mathieu Assou-Ekotto est rentré dans l'ombre de Wambi
La roue tourne. Vite parfois. Élément incontournable de la stabilité liégeoise retrouvée depuis l'entame du second tour, Mathieu Assou-Ekotto cire le banc depuis deux rencontres. Anderlecht, comme pour ses compères Deflandre et Walasiak, lui a été fatal.
Mais, comme tout sportif qui se respecte, l'ancien Loup a quelques difficultés à accepter le verdict. Il peint son discours de nuances claires et précises. «Comme tout joueur retiré de l'équipe du jour au lendemain sans aucune raison, je l'ai forcément en travers de la gorge. Cependant, comment contester les choix de l'entraîneur puisqu'ils se révèlent payants depuis? Il reste seulement deux matches avant les vacances, je ne vais dès lors pas me mettre martel en tête. En discuter avec l'entraîneur? Pourquoi? Je continue à effectuer mon travail au quotidien, d'autant plus que le coach en place cédera le témoin pour le prochain exercice. Cela ne remet cependant pas en cause le fait que je me sente toujours bien à Sclessin. Dans mon esprit, je serai toujours bel et bien à Liège l'an prochain.»
Si l'étonnement le guettait avant la visite des Canaris, le médian avait senti venir l'oignon. «Je n'avais pas l'impression d'avoir connu une baisse de régime. Mais j'ai perçu la tournure des événements durant la semaine précédant la venue de Saint-Trond. Quand, dès le mardi, on se trouve dans l'opposition aux entraînements, on pressent le changement. Avec Eric Deflandre et Jonathan Walasiak, on avait bien constaté ce qui allait se produire. Néanmoins, je ne pense pas que nous soyons les seuls trois fautifs d'Anderlecht. Ce n'était pas sur nous seuls qu'il fallait jeter la pierre.»
Résigné pour la fin du présent championnat, Assou-Ekotto ne veut pas tout balancer pour autant. «Ma saison, de bonne facture, je la considère comme terminée. Cela est clair. Je ne vois pas le coach changer une équipe qui lui donne satisfaction. Puis Wambi fait ses matches. Je ne vais pas non plus me présenter en touriste. M'écarter du groupe ne me dérange pas outre mesure à condition que l'on se qualifie pour la Coupe de l'Uefa. Cette participation, voilà ce qui compte désormais à mes yeux. Tel est mon prochain objectif.»
Le moment des actuels événements modifie aussi la réaction de notre interlocuteur. «Ma mise à l'écart se produirait en octobre, je solliciterai des explications de mon entraîneur. Ici, même si cela me casse les c..., que puis-je y faire? Rares sont d'ailleurs les joueurs à qui une telle mésaventure n'est jamais arrivée. Tout dépend du moment et de la durée de cette mise à l'écart. Pour l'instant, d'autres événements m'interpellent plus que le simple fait de ne pas commencer un match.»
De toute manière, Mathieu Assou-Ekotto a apporté sa contribution à l'édifice liégeois à vocation européenne. Puis, comme il le dit si bien lui-même, l'essentiel tient à préserver cette place sur la troisième place du podium conquise depuis les trois coups par un groupe. Pas juste par une équipe de onze joueurs!
© Les Sports 2005