Ivica Dragutinovic ne veut pas vendre la peau de l'ours, sauf s'il est tué ce dimanche, bien sûr!
S'il bat La Gantoise et que Genk ne parvient pas à en faire de même contre Charleroi, le Standard sera européen. C'est à cette unique condition qu'Ivica Dragutinovic comprendrait qu'on organise une fête d'après-match ce dimanche...
«Moi, je n'aurai aucune envie de faire la fête si nous ne sommes pas mathématiquement assurés de la troisième place, affirme l'ancien Gantois. Et je ne sais même pas si je monterai sur le podium de la tribune officielle! On aurait l'air malin, après, si on perdait le dernier match contre Ostende et qu'on n'était finalement pas qualifié pour la Coupe d'Europe, non?»
D'autant qu'il faut, avant toute chose, battre cette équipe de La Gantoise qui, si elle n'a plus rien à espérer de ce championnat, ne se présentera certainement pas à Sclessin en victime consentante...
«C'est une équipe qui recèle beaucoup de qualité en ses rangs et qui est parfaitement organisée, reconnaît le Serbe. D'ailleurs, je ne me souviens pas qu'elle ait été battue par un vraiment gros écart cette saison! Georges Leekens, un des meilleurs entraîneurs de Belgique, fait là-bas de l'excellent boulot, et je suis certain que ce sera un match difficile pour nous. Mais bon, nous évoluerons à domicile, et l'équipe est en pleine confiance pour le moment. Elle a en tout cas prouvé à Beveren après mon exclusion qu'elle était très forte, mentalement surtout. Marquer trois buts à 10 contre 11, c'était tout de même une belle performance! Et malgré l'importance du sprint final dans lequel nous sommes engagés, je peux vous assurer qu'il n'y a pas de stress dans le groupe. Car nous avons toutes les cartes en main. Tout le monde est parfaitement concentré, connaît son boulot et veut vraiment obtenir cette qualification européenne.»
C'est certainement le cas de Drago, qui réalise une saison remarquable et semble n'avoir jamais été aussi fort.
«C'est vrai, je me sens vraiment bien pour le moment, sourit-il. Mais bon, je joue déjà ma cinquième saison à Sclessin, je commence à avoir une certaine expérience et... j'essaye toujours d'apporter le maximum à mon équipe. Je ressens toujours autant de plaisir à porter ce maillot et je me donne toujours à fond. Ce public le mérite bien. Je dois ajouter aussi que la naissance de ma fille, prévue pour le mois d'août prochain, m'a donné beaucoup de force mentale: n'est-ce pas le plus beau cadeau que puisse vous faire la vie?»
Poser la question, c'est y répondre. Reste maintenant à ne pas gâcher le cadeau que... les supporters attendent.
© Les Sports 2005