Le souhait, individuel et collectif, de Karel Geraerts se réalisera-t-il contre Anderlecht?
SCLESSIN Il est le joueur de champ le plus utilisé du Standard. Karel Geraerts n'a manqué que deux minutes de jeu, lorsqu'il a cédé sa place à la 88e contre Westerlo. Seul Vedran Runje, qui n'a pas raté une minute de jeu depuis... son retour à Sclessin, a fait mieux. Aux dires de certains, le médian limbourgeois connaît pourtant un petit passage à vide ces dernières semaines.
«Je marque moins souvent que la saison passée mais je travaille et je joue toujours de la même manière», explique Karel Geraerts. «Quand je sors du terrain, je suis toujours lessivé tellement j'ai couru. Je constate aussi qu'on dit que je suis dans un creux. Je ne crois pas. Je pense surtout qu'on attend davantage de moi. Mais ce n'est pas un problème.»
«Le bon moment car Anderlecht ne tourne pas rond»
En fait, c'est l'ensemble de l'équipe qui affiche une baisse de régime. À domicile contre Charleroi, le Standard avait dû attendre le coup de génie de Sergio Conceição. Quinze jours plus tard, c'était le coup de patte d'Almami Moreira qui avait permis aux Rouches de rester en tête. Mais les lacunes des Liégeois n'ont pu être masquées à Mouscron et au Brussels.
«Ce sont deux occasions manquées: tant samedi qu'au Canonnier, on aurait pu distancer les Bruxellois», analyse le joueur de 23 ans. «Ici, au moins, on ne devra pas regarder leur résultat... S'ils avaient gagné à Westerlo, notre objectif aurait été de reprendre la première place. Ici, ce sera de reléguer Anderlecht à cinq points. Cela leur donnerait un sacré coup au moral. L'inverse est vrai aussi, ce serait une grosse désillusion... Mais ça, on n'y pense pas.»
Le match au sommet, lui, occupe tous les esprits. C'est que, au-delà du prestige, l'enjeu est gros pour les deux premiers du classement.
«On ne se prépare pas différemment pour ce match mais c'est vrai que tout le monde en parle, il y a plus d'intérêt des médias et des supporters, pour qui c'est le match de l'année», confirme Karel Geraerts. «On a l'avantage de jouer à domicile: on doit gagner pour eux. Mais aussi pour nous. Dans ces matches-là, l'ambiance est magique sur le terrain. Il faut jouer pour se faire plaisir et pour faire la bonne opération.»
Et l'ancien joueur du Club Bruges et de Lokeren estime que ce match tombe à point nommé. Car, si le Standard n'a pas convaincu au Brussels, le Sporting n'a pas fait mieux en Campine: «C'est le bon moment car Anderlecht ne tourne pas rond pour l'instant. Apparemment, il y a des conflits en interne. J'ai vu à la télévision les critiques de Vanderhaeghe et de Goor à l'égard des jeunes. Ce sont des joueurs expérimentés et ils ne vont pas dire cela s'ils ne le pensent pas vraiment. Mais il faut se méfier de la bête blessée: si nous laissons le Sporting prendre confiance, cela peut vite se retourner contre nous. Il faudra répondre présent dès les premières minutes. Ils viendront ici pour gagner, pour faire taire les critiques et mettre les points sur les i. Mais nous avons l'équipe pour les battre. Nous ne devons craindre personne.»
Pour assumer son statut de leader, le Standard devra toutefois élever son niveau de jeu: «Il faudrait retrouver le niveau du deuxième tour de la saison passée: on marquait beaucoup et on arrivait souvent à ne pas encaisser. Il faudrait rééditer la prestation que nous avons sortie contre Bruges plus tôt dans la saison. Retrouver plus d'enthousiasme et former un bloc. Pour que tout le monde tire l'équipe vers le haut.»
David De Myttenaere
© Les Sports 2005