Décrié à ses débuts, Rapaic s'est désormais imposé comme une pièce maîtresse de l'échiquier liégeois
Même s'il n'est pas tout blanc sur le premier but de Beveren, quand l'exclusion de Dragutinovic l'obligea à dépanner au back gauche, Milan Rapaic a, à nouveau, été un des grands bonshommes de la victoire du Standard à Beveren. La qualité de ses centres, la précision de son jeu long, sa capacité à provoquer et à dribbler les défenseurs, sa maestria sur coup franc, tout cela le rend très précieux pour le rendement de son équipe.
Pourtant, lors de ses premiers matches à Sclessin, c'était plutôt la déception qui prévalait chez les supporters. Mais Milan, lui, ne s'est jamais tracassé...
«Je l'ai dit à ce moment-là, et je le répète: un joueur ne s'impose pas dans une équipe en un claquement de doigts, confie-t-il. Quand on débarque ainsi, en cours de saison en plus, dans une nouvelle équipe, il faut toujours un peu de temps pour apprendre à connaître ses partenaires. Savoir dans quelles conditions ils préfèrent recevoir le ballon, quelles sont leurs forces et leurs faiblesses, comment ils jouent. Ce que je peux vous dire, c'est que c'est toujours le vrai Milan Rapaic que vous avez vu cette saison sous la vareuse du Standard. Simplement, au tout début, il était encore imparfaitement intégré dans l'équipe. Vous savez, moi, je donne toujours le maximum sur le terrain. Mais parfois on est un peu moins bon, ça arrive!»
"L'équipe est très forte"
Et tout doucement, savoir si Milan évoluera encore à Sclessin la saison prochaine, même s'il est encore lié par un contrat d'un an, devient une question primordiale de la construction du groupe...
«Impossible à dire, désolé, coupe sèchement le gaucher. Pour le moment, tout est possible. À 31 ans, je me sens toujours très bien, et j'aurai peut-être de très bonnes offres. Mais même dans ce cas-là, je resterai peut- être. Qualification européenne ou pas, d'ailleurs, ce n'est pas ça qui sera décisif. Mais vous savez comment ça va: il est trop tôt encore pour parler de mon avenir.» Parlons de celui, plus immédiat, de ces deux dernières rencontres du Standard, alors: «On connaît notre objectif, c'est la qualification européenne, reprend calmement le Croate. Nous avons toutes les cartes en main pour le moment, mais en football, tout est toujours possible. Ce qui me paraît certain, c'est que l'équipe est très forte. Elle l'a encore montré dans des circonstances difficiles à Beveren: tout le monde dans le groupe fait le maximum, l'équipe est solidaire et possède beaucoup de qualités. D'ailleurs, nous faisons un très bon championnat. Même battus à Anderlecht, par exemple, nous avons fait un bon match.»
Ses valises posées à Sclessin après Split, Pérouse, Fenerbahce et Ancône, Milan a en tout cas déjà vu du pays, mais quand on lui demande quel est son meilleur souvenir de footballeur, c'est à l'équipe nationale croate qu'il pense: «C'est certainement le but de la victoire que j'ai inscrit contre l'Italie lors de la Coupe du Monde 2002 au Japon. C'était l'une de nos plus belles performances. Malheureusement, ce plus beau souvenir de ma carrière a été immédiatement suivi du pire: une défaite contre l'Equateur qui nous empêchait de poursuivre notre route...»
© Les Sports 2005