Michel Preud'homme est monté au créneau pour essayer de trouver les raisons de l'échec
Le Standard a, une nouvelle fois, échoué sur la dernière marche. Cette situation s'est répétée à maintes reprises cette saison. Que ce soit en Coupe d'Europe face à l'Athletic Bilbao, en Coupe de Belgique face à Charleroi ou en championnat à Anderlecht et, plus récemment, à Genk. À chaque fois qu'ils ont eu l'occasion de franchir un nouveau palier, les Rouches se sont écroulés. «C'est une question de mentalité, relève Michel Preud'homme. Il faut aussi noter que les joueurs sont toujours parvenus à réagir après un coup dur. La solution est peut-être d'adopter une autre approche vis-à-vis des joueurs. Nous avons pourtant tout tenté: l'approche dure, gentille, collective, individuelle. Mais le même phénomène s'est produit à plusieurs reprises. Quand nous sommes parvenus à faire le plus difficile, nous échouons au dernier moment. Cela passe aussi par la personnalité des joueurs. Celle- ci doit toujours s'affirmer dans l'intérêt collectif. Ce match à Genk est un peu le reflet de notre saison. La réussite a souri à Genk qui est parvenu à s'accrocher jusqu'au bout alors que, sur l'ensemble des deux matches qui nous ont opposés aux Limbourgeois, nous avons plusieurs fois touché le poteau. Le heading d'Onyewu ne nous aurait donné droit qu'aux prolongations. Mais cette image symbolise un peu toute notre malédiction.»
Mais plus qu'à Genk ou même à Ostende, le Standard n'aurait-il pas dilapidé ses chances en début de saison alors que son équipe présentait un visage bien différent? «À part l'une ou l'autre intervention orale auprès du grou- pe, le travail de la direction sur le terrain s'est arrêté le 31 janvier, poursuit encore Michel Preud'homme. Nous travaillons six mois à l'avance. Et quand je vois la manière avec laquelle l'équipe a évolué au 2e tour, je n'ai pas l'impression qu'il lui manque grand-chose. Nous allons procéder de manière méthodique et, d'abord, établir un diagnostic avant de prendre nos décisions.»
Il n'a, en effet, pas manqué grand-chose aux Standardmen pour disputer les premiers rôles. Et si les Liégeois ont réalisé un bien meilleur deuxième tour que le premier, c'est aussi à cause de la stabilité qu'ils ont maintenue au sein de leur effectif durant l'hiver avec, pour seules arrivées, Matthieu Assou-Ekotto et Cédric Roussel... «On pourrait dire tout le monde reste mais il ne faut pas renier notre parole avec certains. Ce n'est pas possible car nous passerions pour des menteurs. Nous avons tenu certaines promesses avec certains joueurs. Nous voulons être corrects vis-à-vis d'eux mais il faut qu'ils le soient aussi à l'égard du club. Le meilleur exemple est Almami Moreira. Notre Portugais a eu l'opportunité de mieux gagner sa vie et nous avions promis, lors de sa prolongation de contrat chez nous, que nous ne lui mettrions pas de bâtons dans les roues. Si nous le pouvons, nous garderons la majorité de nos joueurs et il est difficile de savoir quel type d'éléments nous serions susceptibles d'engager. Maintenant, si Vedran Runje veut s'en aller, nous chercherons un gardien. Si Philippe Léonard nous quitte, nous n'aurons peut-être pas besoin de chercher un arrière gauche spécifique puisque Gonzague Vandooren est là. Et puis, nous attendons la nomination du nouvel entraîneur pour prendre nos décisions. Néanmoins, pendant la période des transferts, nous savons si une offre est ridicule ou si elle ouvre certaines possibilités de négociations avec un club ou un manager. Nous avons déjà quelques idées à ce sujet.»
Reste donc à savoir si l'échec sportif des Rouches aura des implications au- près de certains joueurs, plus soucieux de s'en aller relever d'au- tres challenges.
«C'est à eux qu'il faudrait poser cette question, poursuit Michel Preud'homme. Maintenant, si nous ne sommes pas en Coupe d'Europe, ils peuvent se le reprocher. Nous, nous avons le droit d'être déçus. Ils savaient que notre objectif était une qualification européenne. Ils ont failli dans leur tâche. Après, qu'ils ne viennent pas nous le reprocher. Nous avons fait tout ce qu'il fallait.»
Si l'on en croit le directeur sportif, cet échec n'aura aucune répercussion sur l'avenir du club: «À l'inverse de Genk, une qualification en Coupe d'Europe ne représentait pas un must financier. Pour nous, la Coupe de l'Uefa est assez difficile à chiffrer. Mais une qualification aurait rendu une image très positive du club...»
Celle-ci n'avait, en effet, pas besoin d'être à nouveau écornée.
© Les Sports 2005