Le Camerounais n'a jamais perdu depuis son arrivée à Sclessin
SCLESSIN La seule ombre qui figure au tableau de Matthieu Assou-Ekotto est assurément l'élimination en Coupe face à Charleroi. Et encore, il ne s'agissait même pas d'une défaite puisqu'à l'issue du temps réglementaire et même des prolongations, les deux équipes n'étaient pas parvenues à se départager. Depuis son arrivée à Sclessin, Matthieu Assou- Ekotto n'a donc jamais réellement connu les affres de la défaite.
«Cela me procure un certain plaisir, admet-il d'emblée. Quand j'ai débarqué au Standard, personne ne me connaissait et j'avais encore tout à prouver. Les supporters avaient encore la défaite de Bilbao dans la tête. Notre situation ne s'est guère améliorée lors de notre stage au Portugal où, au cours de deux joutes amicales, nous avions encaissé huit buts. Fort heureusement, une fois arrivé en championnat, tout s'est bien déroulé et nous avons enchaîné les bonnes prestations. Ceci dit, certaines d'entre elles me laissent un goût amer dans la bouche. J'ai le sentiment que nous avons signé trop de partages.»
Quoi qu'il en soit, la défense liégeoise a gagné en stabilité depuis son arrivée puisqu'elle n'a encaissé que trois petits buts en championnat. Un constat d'autant plus remarquable que le joueur évoluait dans un registre totalement différent à La Louvière: «J'ai été transféré comme un numéro 6 mais je n'avais encore jamais évolué à ce poste. Au Tivoli, j'étais plutôt un relayeur. Cela ne m'empêche pas de me régaler dans ce rôle. L'entraîneur me définit un peu comme le libero de l'entrejeu, et cela me plaît car je peux toucher de nombreux ballons. Je ne possède pas le même profil que Bisconti...»
Mais le médian franco-camerounais en épouse les caractéristiques avec une certaine réussite. Il l'a encore prouvé à Bruges même s'il baissa quelque peu pied en seconde période: «Je n'avais encore jamais eu l'occasion d'évoluer devant autant de monde. Je n'ai ressenti aucune pression particulière jusqu'à l'échauffement. Nos visages se sont refermés et j'ai noté une concentration extrême dans les vestiaires. Les joueurs ont besoin de cela. En outre, tout avait bien commencé pour nous puisque nous avions ouvert la marque. Certains de mes amis qui n'avaient pu entrer dans le stade ont cru que c'était Bruges qui avait marqué en entendant les supporters liégeois crier. Cela me donne un bel aperçu de ce que peuvent représenter les grandes soirées européennes de Sclessin. Cela me donne réellement envie d'y participer...»
Mais pour cela, les Liégeois ne peuvent plus se permettre de musarder tant le souffle de Genk se fait sentir. Et comme les Rouches seront privés de leur porte-bonheur dimanche... «Je serai suspendu car j'ai été averti à Bruges. C'est aussi la raison pour laquelle je n'ai pas osé intervenir sur la phase du but amenée par Gert Verheyen. Mon intervention aurait entraîné mon expulsion.»
© Les Sports 2005