Selon Wamberto, le Standard va gérer au mieux ses quatre finalesLeur association avait eu le don de faciliter le sauvetage de Mons, pourtant mal engagé en cette saison 2003-2004. Avec un Wamberto de retour au pays après son passage à l'Ajax et un Jari Niemi, inconnu sous nos latitudes, ce duo allait permettre à l'Albert de demeurer en Division1.
«On a vécu un second tour exceptionnel où l'envie de se maintenir en D 1 prévalait sur tout, clame le Brésilien. Les longs ballons étaient toujours destinés à Jari et moi, j'arrivais en second lieu sur ses remises. Bien sûr, il a bénéficié d'un relatif effet de surprise à son arrivée. Mais ce gars-là se bat à l'anglaise durant nonante minutes. Maintenant, il ne faut pas lui demander d'effectuer un travail technique, ce n'est pas son style.»
Mélanger ainsi l'eau et le feu ayant réussi dans le Hainaut, la direction liégeoise a tenté l'aventure en prolongeant l'union des deux protagonistes. «Hélas! à Sclessin, nous n'avons pas eu l'occasion d'être réunis.» Voilà le moins que l'on puisse dire puisqu'ils comptent en commun sept minutes de jeu! Face à Charleroi lors de la 2e journée de compétition. Pas de quoi se permettre de juger leur duo en bord de Meuse. Par contre, une fois Wambi blessé à Genk, son compère a vu son temps de jeu s'accroître légèrement. Sans vraiment convaincre. «Le Standard présente des aspects extérieurs beaucoup plus oppressants qu'un club comme Mons. Les supporters y sont plus proches et attentifs tandis que la pression s'y révèle d'un degré nettement supérieur. De surcroît, il ne parlait pas le français, handicap supplémentaire pour son intégration.»
Car l'attaquant nordique ressent, selon le numéro 8 de Sclessin, un besoin d'être assisté. «On doit toujours rester à ses côtés, il en a besoin. Ce n'est en tout cas pas dans son caractère de venir vers les autres. Ce qui n'enlève rien à son côté attachant.
«Même à l'entraînement, son attitude était autre à Sclessin»«C'est un gars sérieux, qui mérite d'obtenir de la reconnaissance. Malheureusement, je ne l'ai jamais senti aussi motivé à Sclessin qu'au Tondreau. Même à l'entraînement, son attitude était moins tranchante.» Samedi, les deux anciens complices se croiseront peut-être. L'hypothèse simple est de mise, ni l'un ni l'autre n'étant détenteur d'un ticket de titulaire pour l'instant. Ce qui suscite chez l'ancien Sérésien une légère montée d'impatience. «En fonction de ma blessure, j'ai mis du temps à récupérer le rythme, et le coach a eu raison de maintenir le groupe en place. Le magnifique 2e tour que livre l'équipe est là pour le prouver. Du tout bon boulot. Maintenant, il nous faut surtout demeurer calmes et nous concentrer en vue de l'obtention de quatre dernières victoires. Il faut aussi insister sur un fait: nous n'avons con- nu qu'une défaite en cette année civile! Mais elle vient de se produire et nous nous devons de relever la tête immédiatement. On a les qualités afin d'achever notre parcours sur la 3e marche du podium; mais surtout ne comptons que sur nous-mêmes.» Dans ce nous, Wamberto espère pouvoir s'inclure de manière plus assidue. «J'ai vécu des moments délicats avec ma blessure et les soucis liés à ma famille au Brésil. Mais à ce jour, je n'espère qu'une chose: que le coach me fasse confiance pour les quatre dernières rencontres.»
"Courage et altruiste"Dominique D'Onofrio insiste sur les qualités humaines du FinlandaisUne seule titularisation (contre Beveren), huit fois réserviste et 253 minutes de jeu en championnat! Tel est le maigre bilan engrangé par Jari Niemi, le Finlandais importé de Mons afin d'alimenter le marquoir de Sclessin. Chiffre auquel l'on peut néanmoins adjoindre ses quatre entrées au jeu en Coupe d'Europe. Mais après quatre mois infructueux passés en bord de Meuse, le transfuge estival a décidé de changer son fusil d'épaule et de tenter de se relancer au Staaien. Arrivé inconnu du côté du Tondreau, le Nordique a constaté les paliers qu'il lui restait à franchir afin d'obtenir une réelle reconnaissance.
Pour avoir été son coach durant sa période liégeoise, Dominique D'Onofrio semble à même d'établir les raisons qui ont conduit le récent et succinct mariage entre le club et le joueur à l'échec. «Non seulement il y avait pas mal de concurrence devant, mais Tchité a littéralement explosé à cette période, justifie l'entraîneur en partance. Sa chance, il l'a tout de même reçue à plusieurs reprises. Il m'a d'ailleurs toujours donné satisfaction lors de ses entrées au jeu. Mais moi j'étais placé au-devant de choix à opérer et il a pu constater le chemin existant entre un club comme Mons et le Standard.»
Trop vite trop haut?Puis, au-delà des aptitudes sportives qu'il n'a que trop rarement exprimées en Principauté, l'actuel Trudonnaire conservera l'estime de Dominique D'Onofrio. «Il a, bien sûr, connu des difficultés à s'adapter mais son comportement d'ensemble a toujours été exemplaire. Jamais, Jari n'a baissé les bras. Humainement, il dégage beaucoup de qualités. Il a tout d'abord affiché un courage de tous les instants, ne laissant jamais tomber les bras. Ensuite, sa correction s'est révélée sans faille. Enfin, ce garçon pense aux autres.»
Voilà une donnée qui a tendance à disparaître dans un monde de requins!
© Les Sports 2005