Contrairement à ce qu'affirme la ville dans ses budgets, il n'y a pas d'accord de 25.000 € avec le Standard de Liège
SCLESSIN Pierre François, le directeur du Standard, est monté au créneau, hier, lorsqu'il a appris que la ville avait voté un budget de frais de représentation de 25.000€ sur base d'un accord qui aurait été noué avec le Standard. «Or il n'y a eu aucun accord entre la ville et le club, assure Pierre François. Il y a bien eu un contact préalable puisque nous avions convenu de travailler sur base d'un premier montant de 25.000€. Vu l'absence de réponse dans les délais impartis, nous avons mis fin au processus. J'ai adressé deux courriers, le 5 et le 13 octobre, au bourgmestre pour le lui signifier.»
Or les modifications budgétaires ont été votées ce lundi soir parmi lesquelles les fameux 25.000€ prévus pour le Standard. «Il ne faut pas s'y méprendre: il ne s'agit pas d'un combat entre la ville et le club, souligne Pierre François. J'ai toujours entretenu d'excellentes relations avec Willy Demeyer, le bourgmestre de Liège. En décembre 2002, soit peu de temps avant mon entrée en fonction, j'avais songé mettre en place un partenariat multiforme entre le seul club phare de Liège et la ville. L'avant-projet de l'ancien ministre de l'Intérieur Antoine Duquesne prévoyait une facturation des services d'ordre aux clubs de football. Au Standard, nous souhaitions démontrer que le hooliganisme était mort et qu'il était possible de ramener, d'année en année, cette obligation de suivi à une proportion admissible. Ainsi, les dépenses allouées pour maintenir l'ordre public (présence d'autopompes, de la cavalerie policière) ont constamment diminué. Nous souhaitions remplacer ces dépenses, que nous considérons comme un devoir d'Etat, par un partenariat qui n'a jamais pu se faire. Malgré ma demande, je n'ai pas encore eu l'occasion d'aller présenter le Standard au conseil échevinal de la ville. Car j'ai l'impression que le club jouit d'une mauvaise réputation.»
Trois fois moins que le basket
Le sentiment du directeur général du Standard sera renforcé par les chiffres dévoilés par le budget de la ville. «Je constate que la ville soutient le Liège Basket Club à raison de 75.000 € au moins, soit le triple du montant que le budget avait prévu de nous allouer. Cela correspond-il à l'intérêt généré par les deux entités? Cela m'énerve et m'étonne. Je ne vois pas ce qui pourrait justifier une telle différence d'autant que nous rapportons, au moins, huit fois plus de taxes à la ville et que les retombées économiques sont énormes. Nous ne demandons pas l'aumône et si nous n'avons pas un appui fort et affirmé de la ville, nous préférons attendre.»
Frédéric de Biolley
© Les Sports 2005